Le Cul de Judas – Lobo Antunes

Hello!

Je viens de terminer ma deuxième lecture pour le cours sur « Expériences de l’Histoire, poétique de la mémoire ». Il s’agissait donc de Le Cul de Judas de Lobo Antunes.

Le résumé me laissait entrevoir un bon moment de lecture. Il est question d’un homme qui, un soir dans un bar, vient à parler à une femme de son histoire pendant la guerre en Angola. La quatrième de couverture mentionnait de l’humour et le questionnement des relations hommes/femmes. Le thème de la guerre commence à me plaire de plus en plus, du moins, j’arrive à mieux gérer ces sentiments très forts qui surgissent lorsque je lis toutes les horreurs et la souffrance dues aux guerres en général. (Dois-je mentionner qu’il s’agit du troisième livre que je lis en Octobre qui traite de la guerre ?)

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Je dois avouer qu’au départ j’ai eu du mal à me faire aux très longues phrases sans queue ni tête. Effectivement cela me faisait rire, mais à la longue, je n’y comprenais plus rien. Imaginez donc des phrases de type proustiennes avec des néologismes et des associations étranges (personnifications improbables, métaphores filées trop longuement, des animaux au caractère bizarre…). De même, les références sexuelles quasiment une page sur deux (des fois toutes les pages, des fois toutes les 10 pages) commençaient à me déranger, surtout que ces dernières étaient très brutes.

Autant dire que la première moitié du livre a été compliquée. Au fur et à mesure, les anecdotes sur la guerre sont devenues mieux expliquées (à mon goût). J’ai commencé à être vraiment touchée par ces événements, parfois anodins pour le narrateur mais absolument pas pour moi.Alors effectivement, les références au sexe sonnaient plutôt comme des appels au secours, des appels à la vie face à l’atrocité de la guerre. De même, les phrases interminables traduisaient une sorte de peur du silence, un silence à combler par chaque mot, par chaque image que le narrateur évoque au fil des pages. Au final, tout ce qui me dérangeait au départ a fini par me toucher et m’émouvoir. Je m’en suis presque voulue d’avoir été si dure dans mon jugement.

Je ne pense pas que j’aurai lu ce livre pour mon plaisir personnel mais je suis tout de même contente d’avoir pu découvrir cet auteur et cette histoire, troublante du début à la fin.

« Laissez-moi oublier en vous regardant bien ce que je n’arrive pas à oublier : la violence meurtrière sur la terre enceinte de l’Afrique, et prenez-moi dans vous quand du cercle de mes prunelles étonnées, tachées du désir de vous dont je suis fait maintenant, surgiront les orbites concaves de faim des enfants des villages noirs, suspendus aux barbelés, tendant vers vos seins blancs, dans le matin de Lisbonne, leurs boîtes en fer rouillées. » p. 186

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