Souvenirs de la marée basse de Chantal Thomas

Comme troisième lecture pour le prix #RDE, j’ai choisi le livre de Chantal Thomas dont j’avais très peu entendu parler, Souvenirs de la marée basse. Ma ville de coeur étant sur le bord de mer, j’étais curieuse de découvrir l’ouvrage se cachant derrière ce titre assez mystérieux, avouons-le.

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Tout d’abord, remettons l’histoire dans son contexte avec le résumé :

« Nager. Nager pour fuir les contraintes, pour échapper aux vies imposées, aux destins réduits, aux disciplines. C’est ce qu’a sans doute ressenti Jackie toute sa vie, démarrée en 1919 et prolongée pendant presque un siècle dans une liberté secrète, obstinée, qui la fit jusqu’à la fin parcourir des kilomètres pour aller se baigner sur sa plage préférée, à Villefranche-sur-Mer. Entre-temps elle s’était mariée, avait quitté Lyon pour Arcachon, puis, devenue jeune veuve, avait échangé le cap Ferret contre le cap Ferrat, avec sa mer plus chaude, son grand été.

Qu’a-t-elle légué à sa fille Chantal ? Quelque chose d’indomptable, ou de discrètement insoumis, et cette intuition que la nage est l’occasion d’une absolue liberté, comme lorsque jeune fille, au début des années 30, venue à bicyclette depuis Viroflay où la famille s’était établie, Jackie avait, en toute désinvolture, enchaîné quelques longueurs dans le Grand Canal du château de Versailles sous l’œil ahuri des jardiniers. »


Malheureusement, je n’ai pas été conquise par ce livre. J’ai eu beaucoup de mal à accrocher, tout simplement. S’il s’agit d’un récit touchant et profond, on ne peut pas le nier, que l’auteur nous livre en parlant de sa mère, il ne s’y passe tout simplement rien. Alors je pense que ceux qui aiment les récits, l’évocation de souvenirs, l’intimité des gens, apprécieront ce livre. Mais pour ma part, cette lecture a été compliquée : les personnages  (ou personnes?) ne sont pas spécialement attachants, d’ailleurs Jackie, la mère de Chantal la narratrice, fait tout pour ne pas grandir. La mise en lumière de ce syndrome de Peter Pan dès le début du texte m’a dérangée car j’ai eu l’impression d’être abandonnée par le personnage central du récit de Chantal Thomas. Mais en y réfléchissant, cette sensation peut correspondre à ce qu’a ressenti Chantal elle-même en grandissant, en parallèle de Jackie, cette mère qui n’attend que d’aller nager.

Car la nage est le fil rouge de ce livre. La nage pour oublier, pour rythmer la vie, comme les vagues ; la nage qui s’oppose à tout le reste d’ailleurs, cette sensation de liberté infinie.

« La gaieté vient de la mer. Elle danse dans le mouvement des vagues. Elle se relance à leur agitation continuelle. Et même quand on ne sait pas nager, même pour qui, venu de la campagne, excursionne une journée à la mer, faire quelques pas dans l’eau, le bas du pantalon ou la jupe retroussée, rend joyeux. On s’accroche les uns aux autres, on trébuche, une vague vous asperge, on pousse des cris. On referme ses doigts sur l’eau, elle coule, s’enfuit. L’eau ne se possède pas. Et nous de même : lorsque nous entrons dans l’eau, nous ne nous possédons plus. » page 122

Et pourtant, j’ai donné toutes ces chances au livre : je l’ai emmené avec moi sur la plage, en bord de mer, alors qu’elle était encore basse. Le seul passage que j’ai aimé lire est celui qui évoque Lucile, l’amie de vacances de Chantal. J’ai aimé les imaginer dans leur monde rempli d’imaginaire, évoquer cette mystérieuse Princesse du Palais des Mers, courir et rire sur le sable le temps d’un été. Ce passage m’a rappelé combien petite j’ai passé des heures et des heures à rêver de cet univers des fonds marins, combien j’ai pu jouer sur ce terrain de jeu naturel qu’est le bord de mer.

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En fait, j’ai eu du mal à apprécier le livre car je me le représentais d’une autre manière de ce qu’il est vraiment. D’une part, je m’attendais à y découvrir la représentation de la femme sportive au début du XXe siècle, et il n’en fut rien, du moins que partiellement évoqué. D’autre part, je m’attendais à lire un roman, avec une action, des péripéties… En vérité, je pense qu’on pourrait dire qu’il s’agit d’un recueil de souvenirs, permettant d’évoquer Jackie et Chantal, laquelle s’est construite à partir du caractère et de la personnalité de sa mère tout au long de sa vie. J’ai été touchée par le témoignage d’une fille à sa mère, et par l’amour que celle-ci lui a porté jusqu’à la fin, et ce malgré la distance aussi bien physique que relationnelle. C’est pour ces raisons ambivalentes que je suis mitigée : j’ai apprécié le message mais moins la forme.

Quoi qu’il en soit, je vous conseille de lire ce livre. Il m’a permis de m’évader dans mes souvenirs au bord de mer, et m’a rappelé combien j’avais la chance d’avoir une mère aimante, proche, et attentionnée. C’est une belle poésie à l’amour maternel et au temps qui passe.

A très vite pour de nouvelles lectures !

Lilly

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