Je viens de terminer ma lecture d’Albert Camus pour le #ReadingClassicsChallenge2018. J’avais choisi de lire L’Exil et le royaume, oeuvre que je ne connaissais pas et que j’ai découvert caché dans la bibliothèque de mes parents. Mon édition date de 1972, avec les pages jaunies par le temps (et l’odeur d’un vieux livre forcément). La quatrième de couverture est un extrait d’une des nouvelles ; car oui, c’est la particularité de cette oeuvre : il s’agit d’un recueil. Six nouvelles sur le thème de l’exil. Voilà la seule indication que j’avais avant de commencer ce livre.
J’ai aimé chacune des nouvelles, pour ce qu’elles révèlent sur l’être humain et sa solitude. Car si le thème de l’exil est abordé, il ne s’agit pas pour autant à chaque fois d’un exil physique, mais plutôt psychologique, voire spirituel. Que ce soit Janine tentant d’échapper à la routine conjugale, ou Jonas qui s’exile dans ses pensées et sa peinture pour s’approcher de sa bonne étoile, il est facile de se retrouver dans ses personnages, si singuliers les uns par rapport aux autres.
J’ai beaucoup aimé la manière dont est abordé l’homme : Camus s’en détache pour mieux révéler les fissures, les faiblesses. Il y a aussi un lien assez intense avec le monde extérieur et la nature. On retrouve plusieurs descriptions du désert, de la montagne et de la mer ; des descriptions indispensables pour témoigner du désir d’exil, quelque part, ailleurs.
Que ce soit forcé ou voulu, l’exil apparaît comme nécessaire et nous fait nous questionner sur la nécessité de la solitude parfois (surtout de nos jours, avec notre société ultra-connectée). Si parfois il est impossible de s’exiler en partant pour une destination nouvelle, il existe d’autres moyens de voyager, notamment avec l’art, ou l’imagination.
En bref, j’ai passé un très bon moment en lisant l’Exil et le Royaume, et j’ai moi-même eu l’impression de m’exiler au fil des pages…