Il m’a fallu quelques secondes pour sortir de ce tourbillon de poésie douce-amer sur la vie et la mort, la famille, l’amour.
Et puis j’ai repensé au titre. Je voudrais que la nuit me prenne. Tellement d’interprétations possibles, dont on prend conscience page après page… Rosalie et Alexandre Sauvage sont un couple amoureux et hors norme. L’amour, ils en débordent. A tel point qu’ils ont besoin de se multiplier et de donner à leur enfant tout cet amour qu’ils ne peuvent plus contenir en eux. Ils deviennent alors Maman toute folle et papa. A ces êtres vivants s’ajoutent Mamoune, Just et Lise, sans oublier Trottinette. Clémence, elle, la narratrice, n’a jamais été aussi vivante que dans son absence.
Elle nous raconte tout. Son enfance. Et ce qu’elle voit maintenant. Jusqu’à la fin. Mais pas n’importe quelle fin.
L’écriture réunit tout du merveilleux de l’enfance, la naïveté, la découverte du monde, les premières joies. Mais ce cadre tout doré possède une part d’ombre. Avec des passages à couper le souffle, Isabelle Desesquelles réussit magistralement à nous toucher en plein dans les tripes.