Agathe, Agathe… Vous la connaissez forcément sous son pseudo @agathethebook sur Instagram. Vous savez, elle publie des chroniques passionnée sur ses lectures. Elle est reconnue coupable de nombreux craquages en librairie, nous sommes nombreux à pouvoir témoigner.
Agathe a écrit son premier roman, que j’ai lu – non, dévoré- et qui m’a touchée. Résolument moderne et sincère, on se plonge volontiers au cœur de l’amitié entre Brune et Brigitte. Une amitié à double tranchant. Car entre l’amour et la haine, on répète souvent qu’il n’y a qu’un pas. C’est ainsi que du jour au lendemain, Brigitte raye Brune de sa vie, sans explications, sans l’ombre d’une réponse. Enceinte, Brune fait des rêves dans lesquels apparaît Brigitte, Brigitte la mystérieuse, Brigitte la douce, Brigitte enceinte elle aussi. Ces rêves sont l’occasion de revenir en arrière, sur cette amitié explosive, et sur la naissance de l’être féminin à l’ère 2.0.

A chaud, j’ai publié ma chronique sur Instagram ; me voilà presqu’un mois plus tard, toujours hantée par ce texte, à devoir mettre plus de mots dessus. Agathe a réussi à porter son écriture au sein du paradoxe de la féminité : être exagérément, être dans le moule (la femme, la mère, la discrète) ; briller de son éclat ou se taire. Pour la jeune femme que je suis, ce questionnement autour de la féminité a un côté rassurant : enfin il y a des mots dessus, enfin nos générations n’ont plus à culpabiliser. Nous sommes, et ce n’est pas un mal. On peut vibrer intensément adolescente et s’épanouir dans la douceur plus tard. Ou l’inverse. Mais surtout, j’ai accueilli avec beaucoup d’émotion le thème des amitiés fanées, de celles qui couvrent d’un voile sombre votre cœur sans un bruit et que vous portez en vous secrètement. De celles dont vous essayez de vous détacher mais dont vous n’arrivez pas à faire le deuil. Là encore, Agathe, raconte, met des mots sur ce qu’on n’explique jamais à une jeune fille.
Si j’ai une fille, je lui dirai que certaines amitiés, aussi indestructibles soient elles à l’adolescence, peuvent faire mal à s’écrouler. Si j’ai une fille, je lui dirai que ce n’est pas grave, qu’elle s’en remettra, qu’elle réussira à être heureuse. Je lui ferai lire le livre d’Agathe, et comme moi, elle se sentira un peu moins seule, je l’espère.