L’Exil et le royaume – Albert Camus

Je viens de terminer ma lecture d’Albert Camus pour le #ReadingClassicsChallenge2018. J’avais choisi de lire L’Exil et le royaume, oeuvre que je ne connaissais pas et que j’ai découvert caché dans la bibliothèque de mes parents. Mon édition date de 1972, avec les pages jaunies par le temps (et l’odeur d’un vieux livre forcément). La quatrième de couverture est un extrait d’une des nouvelles ; car oui, c’est la particularité de cette oeuvre : il s’agit d’un recueil. Six nouvelles sur le thème de l’exil. Voilà la seule indication que j’avais avant de commencer ce livre.

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J’ai aimé chacune des nouvelles, pour ce qu’elles révèlent sur l’être humain et sa solitude. Car si le thème de l’exil est abordé, il ne s’agit pas pour autant à chaque fois d’un exil physique, mais plutôt psychologique, voire spirituel. Que ce soit Janine tentant d’échapper à la routine conjugale, ou Jonas qui s’exile dans ses pensées et sa peinture pour s’approcher de sa bonne étoile, il est facile de se retrouver dans ses personnages, si singuliers les uns par rapport aux autres.

J’ai beaucoup aimé la manière dont est abordé l’homme : Camus s’en détache pour mieux révéler les fissures, les faiblesses. Il y a aussi un lien assez intense avec le monde extérieur et la nature. On retrouve plusieurs descriptions du désert, de la montagne et de la mer ; des descriptions indispensables pour témoigner du désir d’exil, quelque part, ailleurs.

Que ce soit forcé ou voulu, l’exil apparaît comme nécessaire et nous fait nous questionner sur la nécessité de la solitude parfois (surtout de nos jours, avec notre société ultra-connectée). Si parfois il est impossible de s’exiler en partant pour une destination nouvelle, il existe d’autres moyens de voyager, notamment avec l’art, ou l’imagination.

En bref, j’ai passé un très bon moment en lisant l’Exil et le Royaume, et j’ai moi-même eu l’impression de m’exiler au fil des pages…

 

Les Derniers jours de Rabbit Hayes de Anna MacPartlin

Avec Inès de @bellesendormies, nous avons décidé de lire ensemble Les Derniers jours de Rabbit Hayes d’Anna MacPartlin. Vous étiez beaucoup à nous avoir prévenues que ce livre était très beau et triste. Mais alors, pour ceux qui ne l’ont pas lu, de quoi parle-t-il ?

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Rabbit Hayes est une maman quarantenaire en phase terminale d’un cancer du sein qui s’est généralisé. On rencontre alors sa famille, composée de Molly et Jack, ses parents, Davey et Grace, son frère et sa sœur, Juliet, sa fille, des conjoints de Davey et Grace, de ses neveux et aussi de certains amis, qui sont comme de la famille. Bref, beaucoup de personnages, et de points de vue pour décrire Rabbit et sa courte vie. Car cette histoire ne se centre pas sur Rabbit et la manière dont elle vit avec sa maladie. Le point de vue de la narration alterne entre chacun des personnages, toujours à la troisième personne du singulier. A la fois, on se sent proche de cette famille qui bataille pour Rabbit, mais une certaine distance existe comme pour préserver un peu d’intimité dans les sentiments des personnages.

L’histoire suit les neuf derniers jours de Rabbit. Au rythme de deux chapitres par jours, le livre se lit très vite, et cela pèse un peu pendant la lecture, car au final, on sait bien que Rabbit partira. J’ai presque culpabilisé de lire car c’était comme si une fois le livre refermé, Rabbit ne reviendrait vraiment jamais. Cette idée est difficile à accepter. D’un côté on s’attache à cette femme forte et aimée profondément par sa famille, d’un autre, on aimerait qu’elle ne souffre plus, qu’elle puisse partir en paix et retrouver quelqu’un qui lui est cher…

Ce dilemme est celui que j’ai connu il y a quelques années, lorsque le cancer a emporté mon grand-père adoré. Je crois que ce livre m’a beaucoup touchée car il m’a rappelé certains souvenirs. Mais surtout, je crois qu’il m’a aidée à finir mon deuil, à ne pas regretter le passé car je sais que mon grand-père est parti en sachant qu’on l’aimait. Et c’est le plus important, n’est-ce pas ?

Je vous conseille ce livre, mais je pense qu’il faut être « disposé » à le lire. Certains pourront ne rien ressentir, d’autres pourraient ne pas le finir car il représente vraiment finement la dure réalité liée à la maladie.

Avez-vous lu Les Derniers jours de Rabbit Hayes ? Avez-vous envie de le découvrir ? Dites-moi tout !

Le Ciel n’envahira pas la mer de Dimitri Demont

Il s’agit du premier roman de Dimitri Demont, qu’il m’a gentiment envoyé et que je remercie pour sa confiance.

Comment décrire ce livre ? C’est à la fois une poésie de la rupture et une ode à soi-même. On rencontre Simon, de retour à Quassaint après sa rupture avec Jen. Ils étaient un couple qui s’est formé pendant les vacances d’été à Quassaint, une ville bretonne, théâtre de l’histoire du roman. C’est dans cette ville que chaque été se retrouvent les enfants des familles quassaintaises. L’auteur y évoque l’évolution des relations amicales, aussi bien entre parents qu’enfants ; mais aussi les évolutions avec l’âge et le temps qui passe. Chaque personnage grandit, s’affirme ou s’efface pour laisser apparaître le temps d’un été une personne digne d’être de Quassaint. Bien plus que le décor du roman, Quassaint est surtout la source principale de la pression sociale, que va ressentir Simon et qui va rythmer bien plus que ses vacances d’été chaque année. Comment se sentir digne d’un rang social lorsque son père n’est pas aussi fortuné que les autres avec lesquels on évolue ? Comment cacher, renier, effacer sa famille pour paraître quelqu’un comme eux? C’est avec ce genre de question que Simon va vivre, ou plutôt va se torturer l’esprit. Mais qui donc ne s’est jamais posé de questions sur son milieu social et sa propre identité ?

 

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Les descriptions du paysage maritime sont tout simplement grandioses, elles viennent apporter un vrai quelque chose, comme de la mélancolie, ou plutôt comme un espoir, à Simon. La métaphore de l’astronaute est aussi très belle et permet de voir l’évolution de la psychologie de Simon face à sa rupture.

Les dialogues m’ont, au début je l’avoue, un peu perturbée. On y retrouve une oralité très contemporaine, j’avais l’impression d’entendre des jeunes (non pas que je sois vieille, quoi que…) parler. Je ne savais pas trop comment percevoir ces dialogues, jusqu’à me rendre compte que cela rendait l’histoire encore plus réelle et que cela contribuait à s’identifier plus ou moins facilement aux personnages.

Au final, j’ai réussi à plonger dans l’univers quassaintais, j’ai eu l’impression à certains moments de faire partie du cercle gravitant autout de Jen et Simon, j’ai ressenti beaucoup de choses qui font que j’ai apprécié cette histoire.

Je suis ravie d’avoir pu découvrir ton roman Dimitri, merci encore et bravo à toi pour cette belle histoire.

La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette

Dans le cadre du #ReadingClassicsChallenge2018, j’avais choisi de lire, en plus de Jules Verne, un texte de Madame de Lafayette. Ayant étudié l’an passé Zayde, un texte peu connu, j’avais envie de lire l’incontournable de cette auteure. Je l’avais trouvé pour 1€ à Emaüs, en parfait état.

Je dois avouer que j’ai débuté ma lecture avec quelques craintes : les autres lecteurs de La Princesse de Clèves avaient des avis mitigés. Soit ils avaient adoré, soient au contraire, ils avaient détesté, ou abandonné la lecture… Je ne savais donc pas du tout à quoi m’attendre. J’étais aussi très loin de penser qu’il s’agirait d’un coup de ♥.

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Petit résumé : A la cour du Roi arrive une très belle jeune fille que tout le monde admire. Sa mère l’a éduquée de manière à ce qu’elle soit cultivée et vertueuse.

(En gros, cette fille est parfaite).

Bien évidemment, elle se fait courtiser par un grand nombre d’hommes, et finit par épouser M. de Clèves, pour qui elle éprouve de l’affection mais pas de véritables sentiments. Cependant, elle va tomber amoureuse de M. Nemours… Le récit se centre alors sur cette tension sentimentale entre les deux personnages qui s’aiment sans se le dire, dans une société où les rumeurs et suspicions vont bon train…

« Il y avait tant d’intérêts et tant de cabales différentes, et les dames y avaient tant de part que l’amour était toujours mêlé aux affaires et les affaires à l’amour. Personne n’était tranquille, ni indifférent ; on songeait à s’élever, à plaire, à servir ou à nuire ; on ne connaissait ni l’ennui, ni l’oisiveté, et on était toujours occupé des plaisirs ou des intrigues. » page 53

Le résumé que je vous propose est assez élagué par rapport au contenu du texte. En effet, il y a beaucoup plus de personnages qui sont mentionnés, et ce dès le départ ; ce qui a pu freiner certains lecteurs, je le conçois. En revanche, si l’on arrive à ne pas accorder une trop grande importance à tous ces détails, la lecture de ce texte devient réellement plaisante. Pour ma part, je n’ai pas eu trop de mal à me détacher de tous ces noms. Pour mon mémoire l’an dernier, j’étudiais la transmission à travers les rumeurs, commérages, « on-dit » : tous les personnages mentionnés contribuent à apporter des détails historiques mais surtout à créer un effet de masse typique de la cour, pour plonger le lecteur dans cette foule qui ne cesse de chuchoter entre elle et qui se transmet tout, même le faux. Mis à part le trio amoureux et quelques noms (le roi, la reine, Madame de Martigues), je n’ai pas retenu les autres personnages et cela n’a posé aucun soucis pour la compréhension du texte. Et c’est le principal, non ?

« Si vous jugez sur les apparences en ce lieu-ci […] vous serez souvent trompée : ce qui paraît n’est presque jamais la vérité. » page 71

Au sein de ce récit principal sont incorporées des digressions, qui prolongent l’histoire et qui apportent de nombreuses informations sur l’Histoire (attention à la nuance 😉 ). J’ai apprécié ces petites parenthèses, car j’avais l’impression de me retrouver à écouter ces anecdotes, comme si je faisais moi-même partie de la conversation.

Le style de Madame de Lafayette, typique du XVIIe siècle, m’a énormément plu : cela donne un autre aspect au thème de l’amour, décuple la révélation des sentiments, dramatise un peu aussi les scènes de conflits entre les membres du triangle d’or du livre. J’ai aimé la manière dont Madame de Lafayette a analysé les sentiments et les différentes situations, je ne saurai trop expliquer pourquoi, mais j’y ai perçu un esprit fin. Bref, pour moi, tous les éléments sont réunis pour être transporté dans le passé et être spectateur de cette histoire d’amour problématique.

« Elle était si belle, ce jour-là, qu’il serait devenu amoureux quand il ne l’aurait pas été. » page 122

J’espère que cette chronique vous aider à vous lancer, ou à voir autrement ce texte qui peut être effrayant au départ…

N’hésitez pas à me dire si vous l’avez-lu/apprécié/détesté 😉

A très bientôt

Lilly

La Fille du train de Paula Hawkins

Aujourd’hui, petite chronique sur un thriller que m’a offert @bellesendormies : La Fille du Train.

Je ne suis pas vraiment thriller, en vérité, avec mes études, on ne lit pas beaucoup de thriller et je ne prends pas le temps d’en lire non plus.

Je me suis lancée dans cette lecture avec beaucoup d’entrain. Je pense être bon public pour ce genre de thriller psychologique, je me laisse prendre au jeu, je me projette très facilement (un peu comme toutes mes lectures en fait) et j’adore essayer de deviner l’intrigue…

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Bref, vous l’aurez compris, cette lecture a été un très bon moment ! On va rencontrer Rachel, trentenaire divorcée, qui prend le train chaque matin et chaque soir pour Londres. C’est pendant ces voyages quotidiens qu’elle se prend à imaginer la vie d’un couple habitant une maison proche de la voie ferrée, mais un jour, elle se rend compte que la femme (qu’elle appelle Jess), a disparu. Elle se sent alors impliquée dans cette disparition à cause de ce qu’elle a vu la veille, et surtout parce qu’elle connaît bien e quartier, où elle habitait avec son mari quelques années auparavant… Elle a tout de l’anti-héroïne : elle n’a plus de travail, plus de mari, elle est alcoolique, et se morfond un peu sur son sort.

On vit l’histoire à travers son point de vue mais aussi à travers celui de la disparue, qui s’appelle réellement Megan, et celui d’Anna, la nouvelle compagne de Tom (l’ex-mari de Rachel). Ces trois points de vue permettent de saisir quelques subtilités à la disparition de Megan. J’ai beaucoup aimé l’effet à retardement du point de vue de la disparue, puisqu’il y a un décalage de quelques semaines entre le récit cadre (du point de vue de Rachel) et ce récit. Ce n’est qu’à la fin que les points de vue convergent, et intensifient donc la fin du roman.

« Le vide : voilà bien une chose que je comprends. Je commence à croire qu’il n’y a rien à faire pour le réparer. C’est ce que m’ont appris mes séances de psy : les manques dans ma vie seront éternels. Il faut grandir autour d’eux, comme les racines d’un arbre autour d’un bloc de béton ; on se façonne malgré les creux. » page 140

Le suspens est très bien maîtrisé, à tel point que l’on en vient à soupçonner chacun des personnages à tour de rôle… Je ne vous dirai rien de plus, pour ne pas gâcher l’histoire si vous n’avez pas encore lu La Fille du Train, mais sachez qu’il m’a été très difficile de lâcher ce livre, tant je voulais savoir ce qu’il se passait ! J’adore quand un ou une auteur(e arrive à nous faire vivre cette sensation. J’ai été très surprise de voir que les avis sur ce roman étaient autant mitigés. A priori, soit on aime, soit on n’aime pas du tout. Peut-être que le fait de ne pas lire beaucoup de thriller m’a permis d’être plus réceptive ? Peut-être que je me suis laissée prendre au jeu plus facilement? Je ne saurai vous dire. Le mieux est de le lire, pour se faire son propre avis 😉

Alors, tenté ?

A bientôt 🙂

Lilly

L’Épître – Un recueil fribourgeois

En décembre, on m’a contactée afin de découvrir et vous faire découvrir le recueil L’Épître, issu d’une revue suisse sur la littérature courte. Moi qui adore particulièrement le genre de la nouvelle, j’étais ravie de cette proposition.

Avant toute chose, il faut savoir que ce recueil est disponible en ligne (et sans frais de port!) ou en librairie suisse. Au vu du prix, je trouve le livre très accessible et surtout assez peu cher pour la qualité du texte et l’esthétisme de l’édition.

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Mélangeant des nouvelles et des poèmes, ce recueil m’a littéralement conquise. J’y ai retrouvé tous les éléments qui font de la nouvelle mon genre préféré. Je ne vais pas parler de chaque texte un par un car tous méritent d’être lus. Et aussi parce que je les ai tous aimés les uns les autres, pour des particularités qui leurs sont propres. Ce que je peux affirmer, c’est que l’on retrouve dans chaque texte l’intensité du genre : tout y est concentré, que ce soit l’intrigue, les sentiments, le mystère… On se retrouve plongé dans un univers pour un temps très court, avec une poétique très puissante et très touchante, sans pour autant tomber dans le larmoyant.

Je ne sais pas si un fil conducteur a été donné pour l’ensemble de ces textes, mais j’y ai retrouvé une poésie du cœur abîmé, d’une existence en quête de repère, qui cherche sans savoir vraiment quoi et qui se retrouve face à l’écriture comme pour tenter de guérir un mal secret. Il est fort probable que je me trompe, et je m’excuse auprès des auteurs si ce que j’ai ressenti n’était pas leur intention. En revanche, c’est cette fragilité et cette pudeur qui, dans chacun des textes, m’a beaucoup touchée. Parfois on perçoit une forme de colère, ou un autre sentiment, mais quel qu’il soit, l’intensité mise joue beaucoup en faveur du texte.

J’ai apprécié l’alternance entre la nouvelle et la poésie, j’ai vraiment eu l’impression que ces deux genres se complétaient, sans jamais vraiment se voir, un peu comme la nuit et le jour.

Je remercie sincèrement Matthieu Corpataux pour l’envoi de ce recueil, et pour l’opportunité de m’avoir fait découvrir le talent de ces auteurs, qui méritent grandement leur place dans la littérature courte.

Retrouvez ce recueil ici !

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20.000 Lieues sous les mers de Jules Verne #RCC2018

Je termine à l’instant 20.000 lieues sous les mers de Jules Verne, et quelle lecture !

Il me restait de vieux souvenirs de cet auteur et de Voyage au centre de la Terre, que j’avais lu beaucoup plus jeune et jamais terminé. Je me souvenais d’une histoire qui n’avançait pas, sans action, et avec des descriptions bien trop longues.

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Je ne m’attendais pas à en prendre plein la vue avec ce livre. Oui plein la vue, j’ai trouvé l’écriture de Jules Verne très visuelle et cela m’a permis de me projeter dans le récit. Certes, les longues descriptions sont toujours là, mais je pense qu’il s’agit surtout du réflexe scientifique (et peut-être même plus précisément du réflexe du naturaliste). Cela m’a replongée quelques années plus tôt, alors que je passais mon Bac Scientifique avant de me diriger vers les Lettres…

J’ai donc apprécié les descriptions pointues, minutieuses, emplies de détails. Les couleurs, les sensations, tous ces éléments m’ont réellement plu et j’ai eu la sensation de vivre au rythme du Nautilus et de ses passagers.

« La mer n’est que le véhicule d’une surnaturelle et prodigieuse existence ; elle n’est que mouvement et amour ; c’est l’infini vivant, comme l’a dit un de vos poètes. »

Je ne vous cache pas que certaines descriptions étaient un peu trop longues, et que j’ai sauté plusieurs paragraphes. Qu’importe, finalement, puisque cela n’a pas contraint ma lecture. Bien au contraire, je pense avoir évité le fâcheux dégoût qu’on peut parfois ressentir quand un texte reste trop longtemps planté dans des descriptions plutôt que dans l’action ou la découverte.

J’ai particulièrement apprécié le chapitre II de la seconde partie du livre, où l’on découvre un Pierre Aronax légèrement effrayé par les requins, à tel point que cela perturbe sa « leçon » à Conseil et Ned Land sur les huitres perlières. Cette pointe d’humour, je l’ai retrouvé auprès du personnage de Conseil, impliqué dans ses classifications et toujours avec une répartie sans égal.

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En revanche, j’ai noté un point étrange: soit un problème chronologique, soit une erreur dans l’écriture. En effet, dans la seconde partie, le chapitre II mentionne que nous sommes le 28 février. Or au chapitre IV, nous passons au 3 février, alors que les événements se déroulent de manière tout à fait logique, et qu’il n’est mentionné nulle part que nous faisons un saut dans le temps. Je me suis d’abord dit qu’il fallait lire le 3 mars, ce qui me semble bien plus cohérent, mais la récurrence du mois de février quelques lignes plus loin m’a troublée. Si quelqu’un à un semblant de réponse à m’apporter, qu’il me le dise ! Sinon, le mystère restera…

Plus les pages passent, plus le récit s’emballe, et heureusement car sinon je crois que j’aurai lâché le roman.

« C’était une merveille, une fête des yeux, que cet enchevêtrement de tons colorés, un véritable kaléidoscope de vert, de jaune, d’orange, de violet, d’indigo, de bleu, en un mot, toute la palette d’un coloriste enragé ! »

J’ai donc beaucoup apprécié ce classique, et je suis contente de l’avoir (enfin) découvert!

A lire si vous aimez les descriptions scientifiques, si vous avez envie de découvrir les fonds marins et aimez les voyages surprenants !

Ces rêves qu’on piétine de Sébastien Spitzer

Offert à la suite de mon stage réalisé à la Librairie Coiffard juste avant Noël, j’ai découvert ce roman de Sébastien Spitzer, journaliste indépendant pour TF1, M6 et Rolling Stones magazine, pendant les vacances de Noël. Si j’ai eu du mal à me plonger dedans pendant les premières pages, la suite m’a conquise et j’ai finalement adoré ce livre.

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L’Histoire se déroule en avril 1945, autrement dit à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Je n’ai pas eu l’habitude de lire beaucoup de romans sur cette époque, j’étais donc curieuse de découvrir de quelle manière le sujet allait être traité.

Le récit est construit sur le dédoublement des points de vue : d’un côté, un regard depuis le front, où l’horreur bat son plein; d’un autre, un regard depuis le blockhaus. Les gentils et les méchants. Les civils et les Allemands. Cette double exposition m’a dérangée au départ. Je n’arrivais pas à comprendre le simple parallélisme entre ces deux voix, je ne voyais pas où cela allait nous amener.

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Finalement, ce qui me dérangeait est devenu terriblement addictif. Magda, la première dame du Reich, et Judah, fugitif, sont chacun leur tour au centre du récit. Judah a réussi à survivre à une tuerie de masse, un incendie volontaire dans une vieille ferme. Magda est devenue une grande dame mais cache un terrible secret.

Ces destins qui basculent vont tout doucement se lier par des lettres, découvertes par Judah, et qui vont être protégées et gardées par Fela puis par sa fille Ava, très jeune, beaucoup trop jeune pour vivre tout ce qu’elle a vécu. Ces lettres ont une importance capitale et vont nous tenir en haleine jusqu’au dénouement. Que cachent-elles ? Je vous laisse le découvrir.

« Et quand vient la défaite, les héros disparaissent, au profit des héros ennemis. Magda sait qu’il n’y a pas d’Histoire. Il n’y a que des victoires et des défaites, les récits des vainqueurs et l’oubli des vaincus. Memento mori. Tout passe. » page 165.

Si les descriptions de la guerre, de l’horreur et de la peur m’ont beaucoup touchée, j’ai particulièrement apprécié le style de Sébastien Spitzer. On y retrouve des phrases assez brutes, intenses, sans fioritures. C’est assez troublant car on arrive presque à trouver Magda attachante… Seulement, une fois que l’on prend conscience de cela, on s’en veut et on déteste cette femme sans cœur. L’auteur arrive à nous faire tourner en rond dans les sentiments et c’est ce qui a rendu cette lecture addictive.

Je vous conseille ce livre si vous êtes à la recherche d’émotions fortes, si vous voulez découvrir ou en apprendre plus sur cette période particulière… Bref, quelle que soit la raison, je pense que ce livre mérite le détour.

« L’image de la chute pour finir en beauté. Les rêves s’effondrent quand ils deviennent passionnants. Quand ils nous crochent, nous happent, sans prévenir. » page 17

 

Inséparables – Sarah Crossan

Voilà un livre que j’ai découvert grâce à Bookstagram ! Je trouvais la couverture très jolie et l’histoire avait l’air touchante. Je me suis d’autant plus précipitée dessus quand j’ai vu qu’il mettait en scène deux sœurs. Des siamoises. J’adore les histoires de sœurs en général, car cela me fait penser à ma propre sœur (qui me manque 😦 ).

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J’ai énormément apprécié la relation entre la forme du texte et la profondeur des mots. Une forme très poétique, pas spécialement avec des rimes, qui permet d’accentuer certaines phrases, certains mots, comme pour appuyer un peu plus là où ça fait mal. Car oui, ce livre fait mal. Il révèle une fois de plus la bêtise et la cruauté humaine face à la différence. Il montre aussi combien l’amour fraternel peut être puissant et inconditionnel.

C’est donc l’histoire de deux sœurs que rien ne sépare, pas même leur corps, et qui vont pour la première fois de leur vie entrer dans le système scolaire. Cette arrivée au lycée va bouleverser tout leur petit monde, leur famille, leurs pensées… Elles vont être confrontées à de nouvelles situations telles que l’amour adolescent, et se questionner sur l’impact de la proximité physique sur leur vie personnelle. Car même si elles ne font qu’un, elles veulent et doivent être considérées comme à part entière. Cette volonté va se concrétiser à cause de soucis de santé…

Je ne vous en dis pas plus, pour que vous puissiez savourer cette histoire et les nombreux sentiments qui vous traverseront pendant la lecture. Je l’ai lu d’une traite, en une après-midi, et j’ai littéralement adoré ce livre. Je l’ai d’ailleurs offert à ma sœur à Noël, pour lui dire que je l’aime aussi fort que Tippie et Gracie s’aiment, bien qu’on ne soit pas siamoises…

Avez-vous lu Inséparables ? Est-ce que ça a été un coup de cœur pour vous aussi ?

A très vite 😉

Lilly

 

 

Le #ReadingClassicsChallenge2018 – ou comment renouer avec les classiques pour l’année à venir

Hello !

Aujourd’hui je ne vous parle pas d’un livre, ni même du prix #RDE (qui s’est terminé mercredi d’ailleurs…). Non, il s’agit d’un Challenge de lecture que je me suis fixée pour 2018 et que j’avais envie de partager à la base sur Instagram. Je vous explique.

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Comme vous pouvez le voir dans le titre de l’article, il s’agit du #ReadingClassicsChallenge2018, autrement dit, d’agrémenter cette nouvelle année de lectures de « classiques ». Cette idée m’est venue grâce à un de mes cours sur les hiérarchies culturelles, dans lequel nous essayons justement de comprendre comment on peut considérer telle ou telle œuvre comme « classique ». En regardant dans ma bibliothèque, je me suis rendue compte que j’avais peu de ces « classiques » et que le peu que j’avais, bien souvent, je ne les avais pas lus ou pas en entier. La plupart du temps, je l’avoue, c’est le cadre scolaire qui me bloquait. Je n’avais pas envie de lire cela pour un cours, avec un point de vue déjà bien défini.

Le projet de base est donc de lire un classique par mois, à son rythme et sans prise de tête. 

Or aujourd’hui avec l’aventure Bookstagram, je me suis rendue compte que l’on ne voyait pas beaucoup de ces livres et que finalement, on ne les connaissait pas forcément bien. J’ai évoqué l’idée une première fois sur un post pour lequel j’ai eu plus de retour que je ne l’espérais! J’ai donc essayé d’adapter un peu le projet de base pour que le plus grand nombre puisse y participer. J’ai demandé (via instagram toujours) quels étaient les classiques que vous aimeriez lire/relire, histoire de définir une liste et de penser ce challenge en lecture commune aussi. Finalement, je me suis retrouvée avec beaucoup de réponses, à chaque fois pleine d’enthousiasme, et cela m’a énormément motivée ! Moi qui pensais lire des classiques dans mon coin, je me retrouve entourée d’une joyeuse bande de lecteurs qui veulent aussi découvrir de nouvelles histoires.

J’ai tiré au sort le 6 décembre douze auteurs parmi les réponses que j’avais eu et voici donc le programme :

 READING CLASSICS CHALLENGE 2018

Pour ne pas trop contraindre le challenge, je me suis dit qu’il serait mieux de laisser une certaine liberté quant au choix précis de l’œuvre pour le mois. Certains ont peut-être déjà lu l’un de ces « classiques » et n’ont pas envie de renouveler cette lecture, ou tout simplement préfèrent découvrir un autre livre.

Afin que l’on puisse tous discuter, choisir les titres, donner nos avis, j’ai créé (grâce à toutes les personnes qui se sont manifestées pour participer au challenge) un groupe Facebook qui reste pour le moment fermé, mais que vous pouvez rejoindre si vous souhaitez participer au challenge. Il suffit juste de m’envoyer un petit message en me donnant vos coordonnées facebook !

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Je résume donc le projet :

  • Un auteur par mois pour toute l’année 2018
  • Une lecture – commune ou non – d’un titre
  • Des jolies photos
  • Des avis
  • Un hashtag : #ReadingClassicsChallenge2018
  • Des joyeux lecteurs! 😀

J’ai conscience que tout cela risque d’évoluer au fur et à mesure, je ne prétends pas maitriser à la perfection ce que je suis en train de faire, car c’est la première fois que je propose un challenge, et seulement 6 mois que je fais partie de l’aventure Bookstagram! Je suis preneuse d’avis et de conseils, si vous en avez. Mon but ultime étant de rendre tout le monde heureux et de passer de bons moments de lectures avec vous.

N’hésitez pas à me dire si ce challenge vous plait, et s’il y a des classiques que vous aimeriez lire/relire!

A très vite 🙂

Lilly

 

P.S: il y a un concours sur Instagram jusqu’au 22 décembre, pour remporter le livre de poche de votre choix. Ça vous tente ? C’est par ici 🙂