Dans le cadre du #ReadingClassicsChallenge2018, j’avais choisi de lire, en plus de Jules Verne, un texte de Madame de Lafayette. Ayant étudié l’an passé Zayde, un texte peu connu, j’avais envie de lire l’incontournable de cette auteure. Je l’avais trouvé pour 1€ à Emaüs, en parfait état.
Je dois avouer que j’ai débuté ma lecture avec quelques craintes : les autres lecteurs de La Princesse de Clèves avaient des avis mitigés. Soit ils avaient adoré, soient au contraire, ils avaient détesté, ou abandonné la lecture… Je ne savais donc pas du tout à quoi m’attendre. J’étais aussi très loin de penser qu’il s’agirait d’un coup de ♥.

Petit résumé : A la cour du Roi arrive une très belle jeune fille que tout le monde admire. Sa mère l’a éduquée de manière à ce qu’elle soit cultivée et vertueuse.
(En gros, cette fille est parfaite).
Bien évidemment, elle se fait courtiser par un grand nombre d’hommes, et finit par épouser M. de Clèves, pour qui elle éprouve de l’affection mais pas de véritables sentiments. Cependant, elle va tomber amoureuse de M. Nemours… Le récit se centre alors sur cette tension sentimentale entre les deux personnages qui s’aiment sans se le dire, dans une société où les rumeurs et suspicions vont bon train…
« Il y avait tant d’intérêts et tant de cabales différentes, et les dames y avaient tant de part que l’amour était toujours mêlé aux affaires et les affaires à l’amour. Personne n’était tranquille, ni indifférent ; on songeait à s’élever, à plaire, à servir ou à nuire ; on ne connaissait ni l’ennui, ni l’oisiveté, et on était toujours occupé des plaisirs ou des intrigues. » page 53
Le résumé que je vous propose est assez élagué par rapport au contenu du texte. En effet, il y a beaucoup plus de personnages qui sont mentionnés, et ce dès le départ ; ce qui a pu freiner certains lecteurs, je le conçois. En revanche, si l’on arrive à ne pas accorder une trop grande importance à tous ces détails, la lecture de ce texte devient réellement plaisante. Pour ma part, je n’ai pas eu trop de mal à me détacher de tous ces noms. Pour mon mémoire l’an dernier, j’étudiais la transmission à travers les rumeurs, commérages, « on-dit » : tous les personnages mentionnés contribuent à apporter des détails historiques mais surtout à créer un effet de masse typique de la cour, pour plonger le lecteur dans cette foule qui ne cesse de chuchoter entre elle et qui se transmet tout, même le faux. Mis à part le trio amoureux et quelques noms (le roi, la reine, Madame de Martigues), je n’ai pas retenu les autres personnages et cela n’a posé aucun soucis pour la compréhension du texte. Et c’est le principal, non ?
« Si vous jugez sur les apparences en ce lieu-ci […] vous serez souvent trompée : ce qui paraît n’est presque jamais la vérité. » page 71
Au sein de ce récit principal sont incorporées des digressions, qui prolongent l’histoire et qui apportent de nombreuses informations sur l’Histoire (attention à la nuance 😉 ). J’ai apprécié ces petites parenthèses, car j’avais l’impression de me retrouver à écouter ces anecdotes, comme si je faisais moi-même partie de la conversation.
Le style de Madame de Lafayette, typique du XVIIe siècle, m’a énormément plu : cela donne un autre aspect au thème de l’amour, décuple la révélation des sentiments, dramatise un peu aussi les scènes de conflits entre les membres du triangle d’or du livre. J’ai aimé la manière dont Madame de Lafayette a analysé les sentiments et les différentes situations, je ne saurai trop expliquer pourquoi, mais j’y ai perçu un esprit fin. Bref, pour moi, tous les éléments sont réunis pour être transporté dans le passé et être spectateur de cette histoire d’amour problématique.
« Elle était si belle, ce jour-là, qu’il serait devenu amoureux quand il ne l’aurait pas été. » page 122
J’espère que cette chronique vous aider à vous lancer, ou à voir autrement ce texte qui peut être effrayant au départ…
N’hésitez pas à me dire si vous l’avez-lu/apprécié/détesté 😉
A très bientôt
Lilly